Dans une étude récente, nous avons utilisé notre indice national de risque de retraite (NRRI) mis à jour pour voir si les ménages ont une bonne idée de leur propre préparation à la retraite – leurs attentes correspondent-elles à la réalité à laquelle ils sont confrontés ? Autrement dit, les ménages à risque savent-ils qu’ils sont à risque ?
Il est important de comprendre l’auto-évaluation de la préparation à la retraite des ménages, car les ménages qui ne sont pas suffisamment inquiets n’épargneront pas suffisamment et les ménages qui sont trop inquiets sacrifieront inutilement leur niveau de vie avant la retraite.
Le SL’enquête sur les finances des consommateurs (SCF), qui est utilisée pour construire le NRRI, demande à chaque ménage d’évaluer l’adéquation de son revenu de retraite prévu. L’échelle de réponse de la question va de un à cinq, un étant « totalement inadéquat », trois étant « suffisant pour maintenir le niveau de vie » et cinq étant « très satisfaisant ». Ainsi, tout ménage qui répond à une ou deux se considère à risque.
Nous avons comparé le risque auto-évalué de chaque ménage avec le risque estimé du ménage à partir du NRRI. Les résultats montrent que pour 57% des ménages leur auto-évaluation est en accord avec le NRRI (Quadrants I et IV du Tableau 1) ; 43% des ménages se trompent (voir les parties ombrées). Nous avons constaté que 15 % (quadrant II) sont « trop inquiets » – ils déclarent être mal préparés mais le NRRI dit qu’ils ne sont pas à risque ; tandis que 28 % (quadrant III) ne sont « pas assez inquiets ».
La question est pourquoi les ménages se trompent-ils ? Les résultats par revenu montrent que les ménages à revenu élevé – réagissant peut-être de manière excessive à l’impact de la vigueur de l’économie sur le logement et les prix des actions au cours de la période 2013-2019 – sont les plus susceptibles d’être “pas assez inquiets” et les ménages à faible revenu sont les plus susceptibles d’être « trop inquiets » (voir tableau 2).

L’analyse a utilisé des régressions pour chaque groupe de revenu pour expliquer la relation entre divers facteurs et la probabilité que les ménages finissent par être « pas assez inquiets » ou « trop inquiets ». Les ménages qui étaient trop optimistes quant à la reprise économique ou qui surestimaient le revenu que leurs actifs pouvaient fournir étaient plus susceptibles de ne pas être « assez inquiets ». Leur excès de confiance peut les amener à sous-estimer les risques éventuels. Par conséquent, il n’est pas surprenant que les ménages ayant des ratios d’endettement immobilier plus élevés, des soldes d’actifs relativement faibles dans les régimes 401 (k) et autres régimes à cotisations définies (CD), et deux salariés mais un seul épargnant étaient plus susceptibles d’être « pas assez inquiet » (voir Figure 1).

Contrairement aux ménages trop optimistes, ceux qui sont « trop inquiets » ne savent pas combien de revenus ils auront à la retraite et sont peut-être moins optimistes sur les marchés des actifs. Les caractéristiques qui capturent ces facteurs – telles que l’aversion au risque, les ménages mariés à un seul revenu, le propriétaire et une faible connaissance financière auto-évaluée – ont prédit la probabilité que les ménages soient «trop inquiets» (voir la figure 2).

En fin de compte, 47 % des ménages qui travaillent aujourd’hui sont à risque : 19 % le savent et 28 % ne le savent pas. Les deux groupes ont besoin d’aide.
Le message clé, cependant, est que près des trois cinquièmes des ménages ont une bonne idée de leur situation financière et, dans l’ensemble, les auto-évaluations des ménages reflètent étroitement les résultats produits par le NRRI. Ces résultats suggèrent qu’une préparation inadéquate à la retraite est en effet un problème répandu.
Suis-je prêt pour la retraite ? La plupart d’entre nous connaissent la bonne réponse.